A propos
Lou Chenivesse créé des formes transdisciplinaires qui empruntent au cinéma son potentiel narratif, et aux arts vivants l’artificialité et la théâtralité propre à l’espace scéonographique. Elle propose des formes hybrides qui prennent corps dans des installations immersives, des vidéos, de l’écriture et des photographies et s’inspire de différentes disciplines : ésotérisme, anthropologie, psychologie, écologie, féminisme. Ses projets trouvent leur origine dans l’espace de l’intime, de récits familiaux . Elle réalise des enquêtes sur ses aïeules, au travers de documents, d’entretiens, de thèmes astraux. Elle remonte l’arbre par les femmes, à la recherche de son matrimoine et questionne ainsi les identités et les fantômes dont on hérite en tant que femme. Ces petites histoires intimes, ces histoires de femmes mortes, elle les transforme en fiction, les mythologise en grandes histoires où elles sont les héroïnes. Le fantôme, aussi bien psychanalytique, renvoyant à l’idée d’un secret qui se transmet de génération en génération et hante le sujet, que mystique, spectre qui habite les lieux, est une notion présente en fil rouge dans ses pièces. Sa démarche rend compte et prend la forme de rites mortuaires, d’ablution de ces spectres. Il s’agit de mettre en lumière le hors champs, l’ob-scène, ce qui est dissimulé, et par conséquent ce qui est de l’autre côté. Ses projets se composent de plusieurs pièces, au travers desquelles se tisse un récit mythologique, mêlant réalité tangible et réalité magique. Y flotte une ambiance mystique, une inquiétante étrangeté qui frise avec le macabre du film d’horreur. A la manière de la coexistence visuelle qu’elle propose entre clair et obscur, elle cherche l’espace de friction entre le monde des morts et celui des vivants pour y faire jaillir de l’incertitude, du basculement, des ombres.